Chapitre III – Les tests d’expertise

Après tous ces tests réalisés chez vous et à moindres frais, vous pouvez d’ors et déjà avoir une idée de si vous avez une authentique météorite ou pas. Si vous êtes raisonnablement convaincu, et souhaitez continuer la procédure, ce chapitre présente des moyens de pousser les analyses plus loin et de contacter des professionnels qui pourront vous donner une authentification officielle et plus d’informations.

 

Matériel : Matériel de chimie et protections (gants, lunettes, blouse).

Ce que l’on cherche : révéler certains composants chimiques et certaines figures géométriques indicatrices de la nature exacte de la météorite.

 

1)   Test au nickel pour masse supposée métallique (déconseillé)

 

Le test au nickel est souvent conseillé et présenté comme moyen par excellence d’authentifier une météorite, et plus particulièrement les météorites ferreuses. Ce test cette base sur le postulat que les météorites contiennent plus ou moins de nickel, qui est globalement absent des roches terrestres. Nous déconseillons pour la raison suivante :

 

Il est en réalité peu fiable, car pour fonctionner, ce test nécessite une bonne préparation de la surface à analyser. De plus, les produits trouvés dans le commerce sont peu sensibles. Or, il arrive que les météorites aient un faible taux de nickel : les produits risquent donc de ne pas réagir, ou de produire des résultats faussés (faux-positifs).

 

Ce test est également utilisé dans le domaine de la bijouterie pour les personnes allergiques au nickel.

 

Si malgré tout vous êtes intéressés par ce test, voici un lien vers Amazon pour acquérir un kit déjà près de test :

 

https://www.amazon.com/Athena-Allergy-Nickel-Solution/dp/B00175TYXQ

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2)   Test à l’acide, aussi appelé test au nital (éthanol et acide nitrique)

 

Le test à l’acide est très intéressant pour les météorites ferreuses (sidérites). Les météorites ferreuses peuvent laisser apparaître lorsqu’elles sont coupées des formes géométriques typiques qu’on ne retrouve nulle part ailleurs que dans une météorite. Ces structures correspondent à la cristallisation très lente du métal dans l’espace (quelques degrés par millions d’années). C’est ce qu’on appelle des figures de Widmanstätten.

 

Il existe une méthode pour les révéler. Cette méthode nécessite un bon équipement de protection (gants, lunettes, blouses, endroit aéré), et nous faisons appel à votre vigilance lors de la manipulation.

 

Vous aurez besoin d’acide nitrique (qui se trouve dans le commerce sous certaines  conditions pour des raisons de sécurité), d’alcool à 90° (éthanol), et d’eau distillée.

 

  1. Scier un bout de votre météorite avec une scie à métaux, puis polir la surface du bout coupé pour qu’elle soit bien lisse. Surtout ne pas couper avec une tronçonneuse à métaux ! La haute température atteinte lors du tronçonnage détruit les structures que l’on cherche à révéler.
  2. Dans un récipient, verser d’abord l’alcool à 90° PUIS l’acide nitrique. Il faut mettre au total 4 % d’acide nitrique. Par exemple, pour 1 litre d’alcool, mettre 40 ml d’acide nitrique.

Surtout ne pas verser l’alcool DANS l’acide nitrique : le mélange deviendrait littéralement explosif.

  1. Avec des gants, immerger le talon dans la solution en gardant la face coupée visible. Les figures géométriques de Widmanstätten doivent apparaître dans les minutes suivant l’opération.
  2. Rincer à l’eau distillée. Faire plusieurs bains successifs de quelques minutes. Dès cette étape, si des figures apparaissent, on peut savoir avec certitude qu’on possède une météorite. À partir de ce moment, vous pouvez envoyer un échantillon en laboratoire, ou à Luc Labenne pour une confirmation rapide. Toutefois, certaines météorites ferreuses peuvent ne pas avoir de figures de Widmanstätten.
  3. Sécher le talon, puis le mettre au four pendant environ 1 h 30 à 80° pour déshydrater au maximum. Attention, pas de four micro-onde !

 

Tranche de pallasite avec figures de Widmanstätten révélées 

3)   Les experts

 

Passer par des experts peut être une bonne idée. Par exemple, Luc Labenne, fondateur de Labenne Météorites et chasseur, est connu pour son expertise due à son expérience de terrain.

 

Nous disposons ainsi dans nos locaux parisiens d’un spectromètre XRF (X-Ray Fluorescence) permettant d’analyser les compositions chimiques exactes des météorites que nous découvrons, ainsi que de machines professionnelles pour réaliser des découpes ou des lames minces de météorites.

 

Si après tous les tests présentés ci-dessous vous pensez détenir une météorite et que vous souhaitez la faire analyser, contactez-nous via le site ou notre Facebook. Grâce à nos instruments, nous pouvons vous donner des résultats en quelques jours.

Luc Labenne avec un fragment de la météorite Sikhote Alin de 560 kg 

4)   Les laboratoires et musées

 

Certains musées et laboratoires peuvent analyser vos échantillons s’ils estiment que cela en vaut le coup. Pour les échantillons de moins de 100 g, il faudra envoyer 20 % du poids de votre météorite. Pour les échantillons d’au delà de 100 g, il faudra envoyer 20 g systématiquement. Cela n’est pas toujours gratuit (surtout pour les laboratoires), et peut être assez long.

 

Museum d’Histoire Naturelle, Paris

Spécialiste : Brigitte Zanda

Page professionnelle :

http://www.impmc.upmc.fr/fr/equipes/mineralogie_des_interieurs_planetaires_mip/liste-des-membres/membres-permanents/brigitte_zanda.html

Contact : zanda@mnhn.fr

 

Laboratoire CEREGE, Aix-en-Provence

Spécialiste : Jérôme Gattacceca

Page professionnelle : http://www.cerege.fr/spip.php?page=pageperso&id_user=51

Contact : gattacceca@cerege.fr

Suite au Chapitre IV - Les pseudo-météorites

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