Les météorites lunaires 

 

Les météorites lunaires (Groupes LUN A et LUN B)

 Il y a un peu moins de 150 météorites connues comme étant des morceaux du satellite de la Terre, la Lune. Appelées « météorites lunaires », le poids cumulé de ces météorites n’est que de 100 kg environ. Un poids relativement faible comparé aux centaines de tonnes de diamants trouvés chaque année, sans parler des tonnes d'or, ce qui fait de ces météorites lunaires des trésors de l’espace uniques et précieux.

  

Groupe d’Achondrites Lunaires

Pour la majorité des scientifiques et collectionneurs, le groupe LUN est reconnu pour contenir les plus fascinantes météorites. Les membres de ce groupe sont répartis en différents types représentant différentes roches lunaires, tous expulsés du satellite terrestre jusqu’à nous suite à de violents impacts.

Depuis les premiers jours de l’étude des météorites, les scientifiques ont spéculé autour de la possibilité que quelques achondrites présentes dans diverses collections pouvaient être d’origine lunaire. C’est notamment le cas pour les énigmatiques tektites, qui pendant longtemps furent considérées par les scientifiques comme étant le produit d’éruptions lunaires. Cette théorie a toutefois évolué avec le retour d’échantillons lunaires rapportés par les missions Apollo et Luna des années 1960-1970, où des tests ont pu être réalisés. Les résultats ont démontré que ni les tektites ou les achondrites ne concordaient avec les analyses des échantillons lunaires. Il a fallu dès lors près d’une décennie pour identifier la première météorite lunaire.

Vers la fin des années 1970, les chercheurs japonais et américains ont déterminé que les champs glacés de l’Antarctique pouvaient être un terrain de chasse prometteur pour trouver de nouvelles météorites. Une théorie qui se valida, avec plusieurs centaines de trouvailles. Parmi toutes celles-ci, quelques météorites lunaires, ou lunaïtes, ont été identifiées. Pour la plupart d’entre elles, l’apparence externe est similaire aux échantillons ramenés par la mission Apollo. En 1990, une petite pierre d’à peine 19 grammes fut trouvée près de la crique de Calcalong, en Australie, et reconnue comme la première météorite lunaire qui ne fut pas trouvée en Antarctique. Lors de ces quelques dernières années, des chasseurs de météorites professionnels, et des équipes internationales de chercheurs ont pu retrouver une quantité substantielle de lunaïtes dans les déserts chauds d’Afrique du nord et d’Oman. Aujourd’hui, le groupe LUN compte au total 35 membres, pour un poids total de 13,5 kg, et pour seulement 9 kg de roches retrouvées hors de l’Antarctique.

Au-delà de leur rareté, les météorites lunaires sont d’un intérêt scientifique majeur et d’une haute importance car elles proviennent de zones lunaires différentes de celles dont nous viennent les échantillons rapportés par les missions Apollo. Plusieurs lunaïtes de nos collections ont pour origine les hauts plateaux lunaires. Quelques rares météorites ont pour origine les bassins, les mers faisant face à la Terre, qui servirent de piste d’atterrissage pour les missions Apollo et Luna.

 

Trois grands types de lunaïtes ont été distingués : 

  • -   Les brèches anorthositiques des hauts plateaux (LUN A) ;
  • -   Les basaltes des mers lunaires (LUN B) ;
  • -   Les brèches mixtes (LUN M), qui contiennent tant du basalte des mers lunaires, que des fragments des roches des hauts plateaux.

Toutes ces météorites partagent les caractéristiques distinctives identifiées sur les échantillons rapportés par les missions spatiales, notamment dans le ratio MnO/FeO, et les compositions contenant des isotopes d’oxygène hérités de la ligne de fraction avec la Terre, prouvant sans aucun doute l’origine lunaire des échantillons.

 

- Dr Luc Labenne

 

Membre de la Meteoritical Society

 www.meteorites-et-bijoux.com

 

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